Samurai Deeper Kyo

T'AS D'BEAUX YEUX TU SAIS !
   Akimine Kamijyo développe en pas moins de 38 volumes, une aventure d'une rare intensité qui nous plonge dans les méandres d'un passé bien tumultueux qu'est celui de Kyo, Kyoshiro ou encore Yuya, nos héros principaux. Le tout bien agrémenté de mystères et légendes dans lesquels de nombreux personnages historiques du Japon viennent se mêler. Un shonen choc qui a su et saura séduire un public aussi bien masculin que féminin (fait assez rare pour être notifié).

Kyo
Au fond rien de bien original dans le synopsis. Nous sommes au début de l'ère Edo, 4ans après la fameuse bataille de Sekigahara, et l'on recherche onime no Kyo (Kyo aux yeux de démon) qui d'après sa réputation aurait occis pas moins de mille victimes. Une réputation qui va de pair avec un joli pactole promis à celui ou celle qui réussira à le retrouver et l'amener mort ou vif au gouvernement actuel. L'histoire gravite donc autour de cet énigmatique personnage dont la caractéristique principale est d'avoir les yeux d'un rouge éclatant le tout couronné d'un talent au sabre des plus certains qui lui vaut l'admiration, la haine et l'inimitié de nombreuses personnes que l'on verra défiler tout au long de ce shonen fleuve mais bien équilibré. Sa relation avec Kyoshiro est au centre de l'histoire et les indices seront disséminés intelligemment jusqu'à découvrir l'incroyable vérité.

   Le principal point fort de cette série est sans nulle doute (du moins pour moi) le panel de personnages charismatiques qu'elle nous offre. Qu'ils soient "gentils" ou "méchants", les personnages importants sont traités avec soin et transpirent du souci de plaire aux mirettes du lecteur. Pour ma part, j'avoue avoir été marqué par   un personnage en particulier, Hotaru (Luciole). A l'époque, je me souviens avoir été fasciné par son design. Je le trouvais vraiment trop claaaaaasse. Avec du recul et des relectures, il s'avère que c'est toujours mon personnage préféré.


Yukimura - Kyo - Shinrei - Luciole
Il est assez marginal, franchement barré et presque toujours à l'ouest. J'aime bien le traitement qui lui a été réservé par Akimine. Que ce soit graphiquement ou psychologiquement. Le personnage est ambivalent, légèrement opaque, difficile à cerner et d'une dimension comique indescriptible. Et même si son côté solitaire aurait pu à priori lasser les habitués dans son "j'aime pas les gens", "je suis malheureux", "j'emm*** tout le monde !", Akimine évite les principaux pièges du genre et bien que faisant évoluer son personnage nous laisse le loisir d'apprécier sa personnalité qui reste unique et attachante sans jamais s'avérer fatigante.


Et il en est de même avec bon nombre de ses personnages. L'on abandonne le manichéisme neuneu au profit d'une certaine profondeur dans la psychologie des personnages. L'on peut cependant être un petit peu lassé par une certaine bonté naturelle qui s'impose au fur et à mesure que l'histoire avance. Une lassitude qui peut également se ressentir sur certains combats où l'on voit très vite les ficelles associées à un schéma parfois un peu répétitif. Mais ne boudons pas notre plaisir. Pour une série de cette longueur, le plaisir est au rendez vous et ne s'essouffle pas d'autant que le lecteur a le droit à une vraie fin (chose rare de nos jours). Un classique que de nombreux mangavores ont à raison dans leur mangathèque et qui restera une série pas forcément incontournable mais tout de même exceptionnelle nous délivrant un scénario solide servi par des combats titanesques d'une beauté remarquable.




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Citations

"Vouloir prouver qu'on est le meilleur sous le ciel [...] Encore en a-t-on le titre au terme de tout cela qu'on a plus personne devant qui s'en glorifier" Ogawa Ienao (Vagabond)